Ci-dessous, deux petits films sur la cigale
filmé et réalisé
par Thierry Lamarque et publié ici avec son aimable autorisation.
Le film de gauche montre l'imago (instants magiques où
"l'enfant" devient adulte) et celui de droite, la
ponte avec l'éclosion des oeufs.
Pour faire court :
Ci-dessous, une cigale mâle en
train de boire. La photo est prise à contre jour et laisse
apparaître que son ventre est pratiquement vide. Vide
comme l'intérieur d'une guitare pour mieux pouvoir
propager son chant. Remarquez également la tige sous
son œil. Ce n'est pas une patte, mais bel et bien sa
bouche (cette cigale est une Cicada orni, l'une des espèces
les plus connues en Provence).

La cigale ne se frotte pas
les ailes pour chanter, c'est le grillon qui fait ça.
L'appareil à chanter de la cigale ressemblerait
plutôt à une tôle convexe que l'on déformerait.
La femelle est muette. Seul le mâle chante (pour les attirer).
Elle vit plusieurs années sous terre et seulement quelques
semaines au soleil pour mourir ensuite. Aucune cigale n'a jamais
passé l'hiver. Adulte ou à
l'état de larve, elle se nourrit exclusivement de sève,
de rien d'autre. Ni mouches ni vermisseaux... n'en déplaise
à Monsieur Jean de La Fontaine.
Pour faire un tout petit peu plus
long :
– Cliquez
ici pour voir quelques petites vidéos
de cigales.
– Plus de 4500 espèces de cigales existent de par
le monde. Le Sud de la France en compte une vingtaine. Les photos
que vous verrez sur ce site sont principalement des images de
la cigale « Cicada orni », une des espèces
les plus rencontrées.
– Les cigales – du latin «cicada» et
de la famille des homoptères – vivaient déjà
il y a 265 millions d'années sur l'actuelle Russie. A
titre de comparaison, homme du Néanderthal est apparu
il y a seulement 250 000 ans... tout juste le quart d'un petit
million.
– C'est l'insecte le plus bruyant de la planète
(livre des records )
– Les cigales vivent de quatre à six ans sous la
terre sans jamais
voir le soleil, suivis de trois à quatre semaines à
l'air libre en été. Après, elles meurent.
– En Amérique du Nord existe une espèce
dénommée « Tibicina septendecim »
qui doit rester jusqu'à dix-sept
ans sous la terre, avant de voir le premier rayon de soleil.

– La larve de la cigale,
après plusieurs années passées sous terre,
grimpe sur un support et s'y fixe solidement. Peu après,
son dos se déchire et la cigale naissante en
sort péniblement. Elle est verte (comme sur cette
photo envoyée par Henri Millet) et ressemble aux feuilles
des arbres pour mieux déjouer ses prédateurs.
Après quelques heures de séchage, elle passera
au brun et s'envolera vers le soleil pour quelques semaines
seulement.
– Toutes les cigales meurent avant la froide saison. Personne
n'a jamais vu ni entendu une cigale chanter en hiver. Seuls
subsistent par endroits leurs exuvies,
sorte de vieille mue accrochée aux arbres.
– C'est aussi le seul insecte à avoir les ailes
en forme de «toit»
au repos.
– Ces insectes – larves
ou adultes – se nourrissent exclusivement de sève
; de sève d'arbres, de végétaux ou de racines
; de rien d'autre. À l'état larvaire ou adulte,
elles disposent d'une trompe ou rostre. C’est une sorte
de seringue effilée très dure, qu'elles plantent
dans diverses racines ou végétaux, pour se délecter
de leur sève. Ainsi se nourrissent
les cigales... et bien entendu, ni mouche ni vermisseau... comme
monsieur de La Fontaine a bien voulu nous faire avaler dans
sa fable «La cigale et la fourmi»! La
bouche d'une cigale ressemble aux pailles pour boire du
soda, une grosse paille, dure comme une seringue, faisant partie
du visage.
– Il est intéressant de préciser que de
tous les insectes piqueurs-suceurs existant de par le monde,
la cigale est la seule à ne pas occasionner de dommages
à la plante piquée !
– Chaque femelle pond jusqu'à 400
œufs dans des brindilles de toutes sortes. Elle dispose
pour cela d'une tarière,
sorte d’aiguille creuse – comme une seringue –
destinée à pondre
ou à injecter sa descendance à l'intérieur
de rameaux divers.
– Les bébés
cigales ne naissent ni dans les choux ni dans des balluchons
rouges à pois blancs, portés par d'infatigables
cigognes. Non ! elles naissent plutôt à l'intérieur
de brindilles et de rameaux en tous genres
– Aucune femelle ne chante... mais ont de bonnes oreilles
pour se laisser attendrir par les mâles qui eux, s'en
donnent à cœur joie.
– Le chant est l'apanage exclusif du mâle. On le
reconnaît facilement à ses deux étouffoirs,
comme deux grosses écailles
disposées de part et d'autres sous son ventre que
la cigale femelle ne
possède pas.
– On dit que la cigale (mâle) cymbalise, craquette
ou stridule.
– Le système du chant
de la cigale pourrait grossièrement se comparer au couvercle
d'une boîte de conserve qui serait légèrement
bombé. En appuyant dessus, il se produira un son sec
et claquant quand la tôle passera du concave au convexe.
Les mâles possèdent un «instrument»
un peu similaire, et tirent sur ce «couvercle» à
l'aide de plusieurs muscles... jusqu'à 900 fois par seconde.
– Le ventre des mâles est vide,
comme l'intérieur d'une guitare... pour mieux servir
de caisse de résonance. A contre jour, on peut voir
le soleil à travers son ventre.
– En dessous d'environ vingt-deux degrés, leurs
cymbales (le couvercle de la boîte de conserve) perdent
de leur souplesse. C'est pourquoi, les cigales sont muettes
quand il pleut ou quand le temps se rafraîchit.
– De moins en moins de cigales chantent dans le midi de
la France. Les responsables : la pollution des terres ; le défrichage
des garrigues dû aux plantations de vignes ; les incendies
criminels...
Et pour
en savoir encore plus, cliquez sur les onglets oranges (tout
en haut de cette page)
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Ce site n'est sans doute ni le premier ni le dernier sur ce
beau sujet qu'est la cigale ! Outre mes investigations personnelles
sur le terrain, j'ai largement puisé aux sources des
éminents entomologistes que sont Jean Henri Fabre et
Michel Boulard. Leurs travaux m'ont énormément
aidés pour l'élaboration de ce site.
La bannière du haut représente l'île de
Porquerolles avec vue sur le continent. Au loin on aperçoit
la presqu'île de Giens et le grand Ribaud et tout au fond
au milieu, Toulon, et légèrement sur la gauche,
le port de Porquerolles. La majorité des photos de ce
site ont été prises à Porquerolles et sur
la presqu'île de Giens.
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