L'accouplement des cigales
Quand une
femelle est attirée par un mâle,
c'est avant tout son chant
qui l'attire. En règle générale, elle vient
souvent se placer sur la même branche que lui. Puis elle
se dirige doucement dans sa direction, tout en continuant d'écouter
la douce sérénade. Arrivée à sa
hauteur, ils restent ainsi côte à côte, goûtant
le plaisir d'être ensemble.
Puis, le mâle s'enhardit, s'arrête – en général
– de chanter et enlace de ses pattes sa partenaire. Souvent
il s'agrippe
entièrement à elle, au risque de tomber, mais
ce n'est pas une règle. Leurs
ailes se mêlent et leurs sexes se frôlent. Voir
une petite vidéo... oui, pas de problème,
vous avez l'accord parental !
Les
voilà maintenant unis l'un à l'autre. Cliquez
sur une image pour l'agrandir.
Puis,
le mâle vient frotter
son sexe – comme tout le monde situé au bout
de son abdomen – contre le bas ventre de sa compagne qui
l'accueille et pénètre sa compagne. Voir
une petite vidéo (il y en a toute une série).
Le sexe du mâle peut se tourner pratiquement à
180 degrés – comme chez les hommes – ce qui
explique la possibilité de copulation côte à
côte.
Quand le mâle a donné son sperme, il se retire
doucement, et la femelle s'en va en général.
Sur
l'image ci-dessus, la femelle est à gauche. On peut apercevoir
son sexe, sorte d'anneau blanc à la base de son abdomen
(cliquez l'image pour l'agrandir). Les cigales ne se chevauchent
pas obligatoirement. Pour s'accoupler, ils peuvent tout aussi
bien rester côte à côte, ou bien autrement,
selon leurs envies.
Sur l'image ci-dessus, l'on
peut distinguer le sexe – en début d'érection
– de cette cigale mâle à l'arrière
de son abdomen. Son sexe peut se déplier et sortir totalement
de son abdomen.
On le voit mieux sur cette
image. La cigale mâle possède deux petites griffes
qui lui permettent de s'accrocher à la femelle. Le phallus
– caché par l'une des griffes – se trouve
entre ces deux crochets (cliquez sur l'image pour l'agrandir).
Le sexe de cette cigale mâle
est ici presque complètement déplié. Voir
vidéo.
On voit bien sur cette image
la fermeture de l'abdomen – sorte de petite pelle claire
au bas du sexe – de l'appareil génital des mâles.
Le sexe rentré, il ferme tout simplement le clapet.
Leurs positions n'ont
rien à envier aux humains et sont même parfois
bien acrobatiques, comme le montre l'image ci-dessous. Cette
photo a été réalisée par Alain Sauvage
vers la fin juillet 2008 dans l'Aude (à l'est de Carcassonne
entre Capendu et Camplong). La cigale mâle se trouve à
gauche. Ces cigales ont sans doute du commencer leurs galipettes
un peu plus haut sur ces deux branchettes. En descendant, comme
les brins se séparent, la cigale mâle a déjà
du lâcher une patte ! Dur dur la vie d'artiste ! Voir
également une
autre image de ces deux acrobates.
Leurs
ébats amoureux peuvent durer de 10 minutes à une
demi-heure. Le mâle reste en général silencieux
durant l'accouplement. Heureusement ! C'est comme faire l'amour
en regardant la télé ! Ça ne se fait pas,
c'est tout !!
Souvent, un petit quart d'heure
après, le mâle se remettra quand même à
chanter pour inviter une autre femelle.
Si la cigale femelle ne réagira qu'à l'appel d'un
mâle de la même espèce, le mâle quand
à lui peut se tromper. Il est courant de voir un mâle
essayer ses charmes sur un autre mâle qui manifestera
bruyamment son mécontentement.
Le mâle, en effet,
se montre incapable d'identifier le sexe de l'individu se trouvant
à proximité, comme l'attestent les tentatives
homosexuelles, fréquentes chez Cicada orni et les espèces
grégaires, tandis que des essais de copulation interspécifiques
ont été remarquées et filmées in
natura (Boulard, 1973 a).
Qui plus est, le mâle est incapable d'apprécier
s'il s'agit d'individus vivants ou morts : des mâles de
Cicada orni, par exemple, cherchent à s'accoupler avec
des mâles ou des femelles sans vie placés près
d'eux, ou même avec des leurres en forme de Cigales !
*
Voir à ce sujet
trois petites vidéos : la
première, la
deuxième et la
troisième.
* Michel
Boulard (Vies et mémoires de cigales)
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